mercredi 23 décembre 2015

La représentation

"Est-ce que je me définis d'abord en tant que lesbienne ? Disons avant d'être femme ou juive ou américaine ?" - Judit Butler 
Judith Butler, dans un documentaire sur elle-même, se questionne. Elle se demande comment l'on doit se percevoir ? Elle explique que nous avons plusieurs facettes : notre genre, notre religion, notre métier, etc, mais est-ce que l'une d'elles doit nous définir ? Est-ce qu'on ne peut contrer ces représentations en étant juste ce que nous sommes, des êtres humains avec des sentiments, des envies, etc. Ne pas se catégoriser par des étiquettes, passer outre. Au 21ème siècle, la question d'identité est au coeur des réflexions : "Suis-je différente en étant pansexuelle, tatouée, percée ? Doit-on me pousser en dehors des normes sociétales pour ma sexualité ou mon physique ? Suis-je chrétienne alors que mon baptême fût réalisé sans mon consentement ? Ces questions ont-elles un sens pour ma propre personne ou seulement pour la société dans laquelle je vis ?"


Dans son livre Faire et défaire le genre, elle pose d'autres questions : 
"Est-ce que si j'appartiens à un certain genre suis-je quand même considéré/e comme faisant partie des humains ? Est-ce que l"humain" s'étendra jusqu'à m'inclure dans son champ ? Si mon désir va dans un certain sens, aurai-je la possibilité de vivre ? Y aura-t-il un lieu pour ma vie et sera-t-il reconnaissable pour ceux dont dépend mon existence sociale ?"
Dans notre société, nous devons suivre les normes, cependant certains les dépasse en se marginalisant, mais ils sont donc reconnus pour être des "marginaux". Est-ce que si l'on défie vraiment les normes, on peut sortir des catégories de genre ? Ne plus être considéré comme un être humain ? Dans ce livre, elle pose ces questions et y répond par un exemple pendant le documentaire. Elle explique que quelques années auparavant, un homme qui présentait une démarche féminine fût battu et jeté du haut d'un pont par d'autres jeunes hommes de sa propre ville, son seul crime avait été sa différence. Ce jeune homme est donc mort parce qu'il ne rentrait pas dans l'esthétique socialement normée que ces garçons avait l'habitude de voir. Les "humains" ont peur lorsqu'on ne leur ressemble pas, pourtant ce n'est pas à eux de juger de la vie et de la mort d'une personne parce que l'on appartient tous au genre humain.

Angélique Mercier-Gottardi

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