lundi 28 décembre 2015

L'avènement de l'homme objet

Grâce au combat des féministes pour l’émancipation de la femme  et l’égalité entre les hommes et les femmes, les femmes ont gagné en reconnaissance et en pouvoir. Même si cette égalité n’est pas encore parfaite (inégalité des salaires par exemple) et que certains conservent une vision archaïque du rôle de la femme dans la société, son statut a tout de même grandement évolué et les femmes ne sont plus considérées par la société comme des êtres inférieurs, dépendants de l’homme. A travers la libération sexuelle et le droit des femmes de disposer de leur corps, les femmes sont de plus en plus apparues comme étant des objets sexuels pour les hommes. Cette tendance, qui existe toujours, s’est également étendue à l’autre sexe avec l’apparition de l’homme objet. Ceci est notamment lié au phénomène des « femmes de pouvoir », ces nouvelles femmes émancipées qui auraient pris l’ascendant sur les hommes et qui, grâce à ces libertés acquises, peuvent disposer des hommes comme bon leur semble. L’homme, souffrant de plus du stéréotype de masculinité qui considère qu’il doit être performant sexuellement, devient ainsi un objet sexuel. Ainsi, dans ce blog traitant de l’émancipation et plus particulièrement celle de la femme, nous pouvons tout de même nous demander si l’homme est lui aussi émancipé dans le sens où il est aujourd’hui considéré comme un objet. Nous nous sommes posés cette question à la suite du micro-trottoir réalisé où plusieurs témoignages, en réponse à la question « pensez-vous que la femme est émancipée de nos jours », parlaient du fait que l’homme n’était pas émancipé non plus, soumis lui aussi aux contraintes et normes de la société et étant perçus comme un objet notamment sexuel. En effet, comme nous l’avons vu dans les articles précédents, les hommes sont eux aussi soumis à des normes de l’apparence et aux normes du genre. Ce culte de l’apparence est véhiculé par les médias, qui ont participé à l’émergence de l’homme objet.

Le phénomène de l’homme objet est né dans les années 2000 dans la presse féminine et avec l’apparition dans les publicités d’hommes dénudés. Aujourd’hui, cela est présent au quotidien : les publicités (pour les parfums ou déodorants masculins par exemple) montrent toujours des hommes nus (cf photo 1), on croise dans les rues des affiches de « beaux » jeunes hommes dénudés, … A chaque fois, les hommes sont grands et musclés, présentés en objet de désir. Cet avènement de l’homme objet de désir sexuel peut être illustré par la création en 2001 et le succès du calendrier « des dieux du stade » où des rugbymans posent avec pour seul habit leur ballon de rugby (cf photo 2). De plus, des séries comme Sex and the city, Desperate Housewives (où les hommes sont tous potentiellement présentés comme des objets, de John le jardinier à Mike le plombier…) ou récemment Lipstick Jungle, qui met en scène des femmes aux postes à responsabilités, ont toutes contribué à entériner ce phénomène. Ainsi, l’homme est littéralement représenté comme un objet dans les publicités et certaines séries ou émissions télévisées mais il est aussi devenu un objet de consommation, perçu presque seulement comme un « sextoys ». Par exemple, le site de rencontre humoristique « adopte un mec » créé en 2007 montre les hommes comme de simples objets de consommation mis en rayon que la femme choisit ou non de mettre dans son panier. Il s’agit là d’une marchandisation de l’homme (cf photo 3). Enfin, dans certaines publicités, lorsque l’homme n’est pas traité comme un objet, il est souvent vu comme un animal domestiqué, beau, nu, silencieux, sous le joug des femmes (cf photo 4).

            S’il existe des associations féministes pour défendre les droits des femmes et les offenses qui leur sont faites, les hommes restent peu représentés dans ce domaine. On est donc plus libre de se moquer d’eux et de les marchander.

Charlène Beaux













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