Grâce au combat des féministes
pour l’émancipation de la femme et
l’égalité entre les hommes et les femmes, les femmes ont gagné en
reconnaissance et en pouvoir. Même si cette égalité n’est pas encore parfaite
(inégalité des salaires par exemple) et que certains conservent une vision
archaïque du rôle de la femme dans la société, son statut a tout de même
grandement évolué et les femmes ne sont plus considérées par la société comme
des êtres inférieurs, dépendants de l’homme. A travers la libération sexuelle
et le droit des femmes de disposer de leur corps, les femmes sont de plus en
plus apparues comme étant des objets sexuels pour les hommes. Cette tendance,
qui existe toujours, s’est également étendue à l’autre sexe avec l’apparition
de l’homme objet. Ceci est notamment lié au phénomène des « femmes de
pouvoir », ces nouvelles femmes émancipées qui auraient pris l’ascendant
sur les hommes et qui, grâce à ces libertés acquises, peuvent disposer des
hommes comme bon leur semble. L’homme, souffrant de plus du stéréotype de
masculinité qui considère qu’il doit être performant sexuellement, devient
ainsi un objet sexuel. Ainsi, dans ce blog traitant de l’émancipation et plus
particulièrement celle de la femme, nous pouvons tout de même nous demander si l’homme
est lui aussi émancipé dans le sens où il est aujourd’hui considéré comme un
objet. Nous nous sommes posés cette question à la suite du micro-trottoir
réalisé où plusieurs témoignages, en réponse à la question « pensez-vous
que la femme est émancipée de nos jours », parlaient du fait que l’homme
n’était pas émancipé non plus, soumis lui
aussi aux contraintes et normes de la société et étant perçus comme un objet
notamment sexuel. En effet, comme nous l’avons vu dans les articles précédents,
les hommes sont eux aussi soumis à des normes de l’apparence et aux normes du
genre. Ce culte de l’apparence est véhiculé par les médias, qui ont participé à
l’émergence de l’homme objet.
Le phénomène de l’homme objet
est né dans les années 2000 dans la presse féminine et avec l’apparition dans
les publicités d’hommes dénudés. Aujourd’hui, cela est présent au
quotidien : les publicités (pour les parfums ou déodorants masculins par
exemple) montrent toujours des hommes nus (cf photo 1), on croise dans les rues
des affiches de « beaux » jeunes hommes dénudés, … A chaque fois, les
hommes sont grands et musclés, présentés en objet de désir. Cet avènement de
l’homme objet de désir sexuel peut être illustré par la création en 2001 et le
succès du calendrier « des dieux du stade » où des rugbymans posent
avec pour seul habit leur ballon de rugby (cf photo 2).
De plus, des séries comme Sex and the
city, Desperate Housewives (où les hommes sont tous potentiellement présentés
comme des objets, de John le jardinier à Mike le plombier…) ou récemment
Lipstick Jungle, qui met en scène des femmes aux postes à responsabilités, ont
toutes contribué à entériner ce phénomène. Ainsi, l’homme est littéralement
représenté comme un objet dans les publicités et certaines séries ou émissions
télévisées mais il est aussi devenu un objet de consommation, perçu presque
seulement comme un « sextoys ». Par exemple, le site de rencontre
humoristique « adopte un mec » créé en 2007 montre les hommes comme
de simples objets de consommation mis en rayon que la femme choisit ou non de
mettre dans son panier. Il s’agit là d’une marchandisation de l’homme (cf photo
3). Enfin, dans certaines publicités, lorsque
l’homme n’est pas traité comme un objet, il est souvent vu comme un animal domestiqué,
beau, nu, silencieux, sous le joug des femmes (cf photo 4).
S’il
existe des associations féministes pour défendre les droits des femmes et les
offenses qui leur sont faites, les hommes restent peu représentés dans ce
domaine. On est donc plus libre de se moquer d’eux et de les marchander.
Charlène Beaux
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